Aujourd'hui, le monde à l'arrêt?
Aujourd’hui, le monde à l’arrêt?
« Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu: Leur retentissement parcourt toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde, … »
Aujourd’hui, ces premières lignes de ce magnifique psaume viennent plus que jamais percer ce nuage et cette aura de tristesse que nous a imposé cette saison entachée par le confinement, par la solitude et par la maladie. Aujourd’hui, ces quelques lignes résonnent comme un écho, un écho d’un appel lointain d’un Dieu caché; immensément grand pour se laisser appréhender à l’œil nu, mais tellement proche qu’il suffit de fermer les yeux pour le toucher. Aujourd’hui, la création tout entière témoigne de sa présence. Cette création que nul homme ne peut confiner ni taire. Cette création qui aujourd’hui soupire, mais exhale la grandeur de notre Dieu.
Aujourd’hui, à l’heure où dans les nues, tous nos immenses Boeing battent en retraite, c’est là que glati l’heure où l’aigle lui, ce grand roi des cieux, se fraye un chemin à travers les nuages à la vitesse d’un cavalier s’élançant triomphant après une bataille acharnée. Aujourd’hui, à l’heure où nos navires marchands et nos gigantesques paquebots ont jeté l’ancre, chante l’heure où les magnifiques baleines bleues se révèlent, se dandinant et bourlinguant dans ce bel espace aquatique, tels des écoliers se ruant dans la cour quand sonne enfin l’heure de la récréation.
Aujourd’hui, alors que maman ne se hâte plus tous les matins dès la première heure pour confectionner les petites boîtes-repas pour sa maisonnée; à l’heure où papa, maman et les enfants ne se disputent plus la salle de bain pour être prêt et le premier à s’élancer hardiment dans la journée; aujourd’hui, crôonde l’heure où la fourmi elle, ouvrière zélée et imperturbable, se hâte, cogite, avance d’un pas confiant, et amasse religieusement sa nourriture en prévision des saisons moins fertiles.
Aujourd’hui, plus de vrombissement d’autobus ni de camions qui tous, désertent nos rues et nos campagnes; aujourd’hui, plus de cohue ensorcelante ni de ruée envoûtante d’une marée humaine cherchant à attraper le premier métro ou le premier train de la journée; mais aujourd’hui, le merle, le rouge-gorge et monsieur Coq eux, appelle, chante et coquerique fidèlement et assidûment dès l’aube, exaltant la beauté de la vie et saluant la naissance d’un jour nouveau.
Aujourd’hui, l’herbe pousse, les arbres verdissent, les saisons, soumises et diligentes, se passent le relais. Aujourd’hui, les étoiles sourient, la Grande Ourse s’orne de ses plus beaux apparats, la lune s’émerveille, le soleil, par ses rayons reconnaissants, nous envoie sa chaleur qui nous enveloppe d’une joie satinée et réconfortante. Aujourd’hui, chaque nouveau jour nous annonce une nouvelle espérance, nous annonce une nouvelle promesse, nous annonce une nouvelle raison de croire. Aujourd’hui, chaque journée nous apporte un message d’une floraison certaine après l’hiver, d’un arc-en-ciel après la pluie, d’un chant nouveau après les pleurs, d’un magnifique sourire après des larmes…
Aujourd’hui, les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendu manifeste l’œuvre de ses mains, et au travers toutes ces choses, Dieu reste immuable. Immuable en miséricorde; immuable en force; immuable en majesté; immuable en fidélité; immuable en bonté; immuable en compassion; immuable dans son amour pour nous. Aujourd’hui, au-delà de toutes ces choses, Dieu est.
Encore aujourd’hui, Dieu veut nous rappeler qu’Il ne nous a pas laissés seuls, voués à notre condition de mortels, essayant par nos efforts propres de purger la peine du péché originel. Aujourd’hui, tel son désir depuis le jardin d’Éden, Dieu veut entretenir une relation harmonieuse avec nous. Alors, par des signes perceptibles, par la beauté de sa création, par l’harmonie des éléments de notre galaxie et par la sagesse dans le doigté de ses empreintes, Dieu vient nous dire tout bas: « C’est moi, Je suis là, ça va donc bien aller! »
Voilà pourquoi jusqu’aujourd’hui les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu: Leur retentissement parcourt toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde!
Par Thérèse Kanyange