L’automne, les ruelles sont ornées de pétales nonchalamment tombées des fleurs au gré du vent et les feuilles insouciantes se laissent entraîner par cette brise fraîche qui balaie déjà nos sentiers. Quant à elle, la nature radieuse n’a aucune gêne à se laisser déplumer par le souffle invincible du vent, pendant que la devanture des maisons se pare de citrouilles qui rappellent la couleur des arbres et l’imminence de l’hiver.
De son côté, la belle crinière automnale est alors décoiffée par cette bise glaciale qu’apporte la saison froide. Désormais, un beau tapis blanc voile nos rues et nos quartiers et tout devient dorénavant uniforme, silencieux et quasiment révérencieux. C’est comme si, autant la nature que les humains, d’un commun accord, se laissaient mettre sur pause pendant quelques mois, obéissant aux commandements du Créateur qui établit un temps pour toute chose sous le soleil.
Alors, autant la végétation, les animaux que les humains, tous s’apprêtent à sombrer dans une hibernation collective jusqu’au temps marqué où le divin métronome donnera le ton pour cette tant attendue symphonie printanière! Et c’est reparti: les premiers bourgeons apparaissent, les feuilles commencent à reverdir, l’érable produit de sa sève, les écureuils grouillent dans nos jardins et puis, sans même crier gare : l’été est à nos portes et la création tout entière s’émerveille!
Ainsi, durant l’été, partout c’est la chaleur, le brouhaha, les souks, les tam-tams du Mont-Royal, le festival de Saint-Tite, l’envolée des montgolfières, … et l’effervescence se fait sentir à tous les coins de rue! Tout à coup, on oublie la pluie, on oublie le gel, on oublie l’hiver, on oublie les pelles. Et puis après, août est là, puis septembre, puis encore octobre, l’automne… Une saison fait place à une autre saison, car à chacune Dieu accorde d’être porteuse de vie à sa façon.