Zoom sur le péché et rédemption holographiée

Zoom sur le péché et rédemption holographiée

Quel anachronisme que de parler de péché dans notre société si évoluée! Nous savons tous que le péché est un concept archaïque et périmé! D’ailleurs, qui a le droit d’imposer des règles de vie et de fixer les bornes à notre façon de mener notre existence? Qui a le droit et la prérogative d’établir ce qui est bien de ce qui ne l’ai pas? Qui a le droit de prescrire ce que devraient être les limites de notre champ d’action et les périmètres délimitant jusqu’où devrait s’étendre notre territoire?
 
Cependant, tel un spectre ou une empreinte invisible dans les composantes de l’ADN, le péché n’a pas seulement endommagé le corps et les aspects visibles de l’être, le péché a aussi entaché l’âme, la pensée, ainsi que la façon d’appréhender et d’interagir avec le monde qui nous entoure. Graduellement, depuis le jardin d’Éden, en passant par Caïn, Lémec, sans oublier l’épisode Sodome et Gomorrhe, pour finalement atterrir sur les petits pas que pose l’homme au quotidien et qui ont des répercutions géantes sur l’humanité … Il est évident qu’il y a eu un chiisme dans la cohésion entre les éléments de la nature et l’humanité.
 
Regrettablement, la symbiose originelle et l’harmonie qui coexistaient autrefois entre l’homme et le cosmos a été brisée. La désolation et la dépravation laissent désormais leur empreinte dans ce qui nous reste comme écosystème et la déchéance morale atteint son paroxysme de génération en génération. Par ailleurs, au risque de sembler errer dans mes réflexions, il est évident que malgré l’apogée scientifique et technologique dont nous sommes tous spectateurs aujourd’hui, l’adage qui dit « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » nous pointe indubitablement vers la naissance d’un futur monstre de Frankenstein.
Alléluia! Le génie nous présente finalement le summum de son oeuvre: Une création à son image, une création selon sa ressemblance! Nous voilà bientôt introduits dans la dimension transhumaine d’un nouvel Adam : Un Adam loin de son jardin; un Adam loin de sa chère Ève; un Adam incapable de nommer et d’établir la distinction entre le vrai du faux, le mal du bien, le sublime du réel; un Adam loin d’Elohim et plus que jamais voué au gré d’Azazel. Du reste, si dans le silence on écoutait son cœur, on entendrait bien Untel nous dire sans rancœur: « le cœur de la question est une question de cœur. »
 
Pour tout dire, face à ces drames cosmiques évidents, face aux guerres inter- États, face à la cruauté de l’homme envers son frère, sévit par dessus tout une blessure profonde dans l’âme humaine. L’imaginaire a été entachée. Entachée par la confusion, entachée par le conflit, entachée par le déni, entachée par l’oubli. Parfois, la blessure est tellement profonde que l’on succombe face à tout ce que nous présente le « progrès » et on baisse les gardes pour tendre les bras vers ceux qui promettent une existence évoluée, une existence révolutionnée, une existence libérée de toute conscience du « péché ».
 
Aujourd’hui, existe-t-il des femmes conscientes? Reste-t-il des hommes lucides? Se lèvera-il-un peuple intelligent? Se dressera-t-il une génération telle Beltschatsar qui aura le courage d’agir avec fermeté? J’ai la foi que l’on ne s’est pas tous laissés anesthésier par l’ère du temps; ère qui conduit lentement et subitement vers le Nouvel-Ère: leurre où tous pensent exister via ce voile de pixels, alors que ce sont les pixels qui étendent leurs limites en eux.
 
Par Thérèse Kanyange
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